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Le massif du Jura, frontière naturelle entre la France et la Suisse, offre un sanctuaire préservé de nature sauvage et une autre façon de vivre la montagne, loin des foules. La Grande Traversée du Jura ou GR® 509-GTJ parcourt ces grands espaces sauvages de part en part, et offre le terrain de jeu idéal pour partir randonner et déconnecter.
Nous nous sommes lancés sur une petite portion de ce sentier mythique pour trois jours de marche, de belles rencontres et de fromage ! Nous vous en rapportons un guide complet, avec notre itinéraire détaillé et plein de conseils à suivre pour partir à votre tour pour une micro-aventure en pleine nature, en partenariat avec l'association des Grandes Traversées du Jura.
Bonne nouvelle : il n’est pas nécessaire d’avoir 15 jours de libre devant soi et des mollets sur-entrainés pour découvrir la GTJ.
De notre côté, le plan était simple : nous souhaitions découvrir une partie de l’itinéraire sur un temps restreint (3 jours), sans voiture (donc accessible depuis une gare) et en prenant le temps de profiter des villages et des paysages avec des étapes de 15-20 kilomètres maximum.
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Le massif du Jura est une chaîne de montagne d’un peu plus de 300 kilomètres qui s’étale entre la Suisse et la France. Bien que les sommets soient relativement modestes, le climat y est montagnard et la région soumise à de grandes variations de températures. C’est d’ailleurs à Mouthe, surnommée la “Petite Sibérie” à juste titre, qu’ont été enregistrées les records de températures négatives : -36,7°C en 1986 !
La Grande Traversée du Jura fait partie de ces circuits français mythiques pour les amateurs de randonnée itinérante. Traversant le massif jurassien de part en part sur environ 400 kilomètres, le parcours est notamment célèbre pour ses portions aériennes à cheval sur la frontière franco-suisse. La GTJ offre d’ailleurs une vraie diversité de paysages entre les hauts plateaux du Doubs, les forêts denses du Jura et les sentiers de crête qui pénètrent l’Ain.
Il faut d'ailleurs parler “des” GTJs dans la mesure où il existe en fait 6 itinéraires distincts, selon le mode de transport choisi. Le périple peut se faire aussi bien à pieds qu’à vélo, à cheval, à ski, ou en raquettes. Il y en a donc pour tous les goûts et toutes les saisons !
Moins touristique que certaines destinations outdoor classiques, on vient dans le Jura non seulement pour ses paysages et ses spécialités culinaires (la région compte de nombreuses fermes qui participent à la production des nombreux fromages dont on vous en reparle plus bas !) mais aussi pour son charme si particulier, rustique et authentique.
À noter : en vous lançant sur les chemins de la GTJ, vous entrez dans la Réserve Naturelle Nationale de la Haute Chaîne du Jura où s'applique une réglementation très stricte. Il est notamment interdit d'y amener son chien ou de faire du feu. Soyez prudent, respectueux, et renseignez-vous en amont.
Nous avons choisi de prendre le départ à la frontière franco-suisse, dans la petite gare de La Cure. Les trains suisses étant particulièrement bien connectés, la station est facilement accessible. Depuis Paris, il faut un peu plus de 3 heures pour rejoindre Genève (10 trains par jour). On accède ensuite en une vingtaine de minute à la gare de Nyon, puis on change une dernière fois pour emprunter le petit train qui monte à La Cure. La balade débute là !
On vous conseille vivement de venir en train, comme nous : l’arrivée se fait très facilement et l’itinéraire n’étant pas une boucle, il serait dommage de devoir revenir au point de départ pour récupérer un véhicule !
Le retour s’est fait depuis la gare de Bellegarde sur Valserine. Des trains circulent régulièrement, certains sont direct pour Paris ou avec une correspondance à Lyon ou Aix-les-Bains.
Les itinéraires sont accessibles toute l’année. À vous de choisir selon l'activité pratiquée !
La période estivale s’étend largement : les sommets n’étant pas très élevés (le Crêt de la Neige culmine à seulement 1720 mètres d’altitude), ils sont accessibles assez tôt dans la saison pour les randonneurs. Fin août, lors de notre visite, il faisait encore très chaud sur les crêtes.
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En hiver, les “fondeurs” (amateurs de skis de fond) viendront profiter des pistes tracées entre les sapins couverts de neige. Attention cependant, les températures peuvent descendre très bas. Au plus fort de l’hiver 2018, le thermomètre descendait quasiment jusqu’à -20°C dans les communes traversées lors de notre périple (Les Rousses, Lajoux, Lamoura).
Une première étape relativement courte pour se mettre en jambes. Arrivés à la petite gare de La Cure, on passe devant un vieux poste de douane pour se diriger vers le départ du sentier. Après avoir longé une départementale sur une centaine de mètres, on monte en suivant les pistes de ski, désertes en cette période. En chemin, on n’hésite pas à s’arrêter à l’ombre pour cueillir quelques framboises bien sucrées. Une pause bien méritée après ce dénivelé. On frémit légèrement en pénétrant dans la Forêt du Massacre... Pas très rassurant ! Sur le chemin, un vieux monsieur qui lit à l’ombre d’un épicéa nous explique la raison de ce nom si particulier : il résulte d’affrontements entre Savoyards et Italiens, sous François 1er, qui ont vu les premiers anéantir les seconds. Le nom est resté.
La traversée de la forêt nous amène en pente douce vers le Chalet de la Frasse, notre refuge pour la nuit. Mais restons discrets : on arrive sur les terres du Grand Tétras (voir plus bas). Les sacs déposés au dortoir, on descend s’installer près de la cheminée. Les fins de journée sont plutôt fraîches ici. On se réchauffe en lisant le menu avant de dîner en compagnie de Michel qui parcourt la GTJ en solitaire plus de 200 kilomètres !
À noter : pour ce voyage, nous avions choisi d’arriver dans le Jura l’après-midi et faire une première étape plutôt courte. En arrivant plus tôt, il aurait aussi été possible de coupler les 2 premières étapes et rallier directement Mijoux depuis La Cure (ce qui fait une assez grosse journée !)
On se réveille assez tôt dans le dortoir, quasiment vide en cette période de l’année. Le temps de fermer les sacs et d’avaler quelques tartines, il est l'heure de reprendre la route. On ne part pas sans emporter les pique-niques préparés par le Chalet. L’étape d’aujourd’hui doit nous amener à travers des paysages plus ouverts. On n’a pas encore laissé les épicéas derrière nous qu’on entend tinter un troupeau de cloches. Les Montbéliardes, vaches locales, nous regardent avec curiosité passer à travers leurs pâturages.
Le sentier s’étire désormais sur un terrain légèrement vallonné et parsemé de gentianes. On arrive un peu avant midi à Lajoux. On a fait vite, on peut bien se permettre de prendre une petite bière en terrasse. Après ça, on a même le temps d’aller alourdir un peu nos sacs à la fromagerie locale. Encore quelques kilomètres et on franchit la frontière qui sépare le Jura de l’Ain pour atteindre Mijoux, terminus du jour. Le village est installé au pied des plus hauts sommets jurassiens et attire notamment les touristes venus profiter du domaine skiable en hiver.
Aujourd’hui, l’étape sera plus longue et plus difficile que les précédentes. On doit grimper au sommet de la Haute Chaîne du Jura et on n’a pas prévu d’utiliser les télésièges ! Le soleil se cache encore derrière le massif. On s’élève progressivement, jusqu’à rejoindre la ligne de crête, qui dévoile un panorama impressionnant : face à nous, le Lac Léman s’étend jusqu’aux sommets enneigés des Alpes. Le temps est si clair qu’on aperçoit distinctement le Mont-Blanc. On suit le sentier qui s’étire sur la crête, en direction du Crêt de la Neige, le plus haut sommet du Jura.
Le soleil tape fort lorsqu’on s’arrête enfin au Refuge de la Loge pour déjeuner. On prend le temps de déguster la “croûte au fromage”, une tartine sur laquelle fond une généreuse quantité de Comté. Après une pause bien allongée, on reprend la route avec une idée en tête : passer la fin de la journée au sommet et profiter d’un coucher de soleil qui s’annonce grandiose. Pas déçus du voyage : la lumière orangée illumine les sommets alentours. Il est l’heure de sortir les produits locaux du sac. Vin jaune, comté, saucisson sec au menu. De quoi terminer en beauté ces trois jours de marche la GTJ, avant de redescendre dans la vallée à la lumière des frontales.
Une espèce emblématique :
Le Grand Tétras. La GTJ traverse plusieurs zones protégées et des modifications de l’itinéraire ont été réalisées pour éviter de déranger cette espèce particulièrement vulnérable. Et pour cause : en hiver, l’oiseau vit sur ses réserves. Le moindre dérangement l’amènerait à s’enfuir provoquant un épuisement mortel. Respectez bien la signalisation, prudence et discrétion sont de rigueur.
3 fromages à ramener :
Des hébergements existent tout au long de l’itinéraire. Certains coins sont assez isolés et vous n’aurez pas l’embarras du choix. Tant mieux : c’est l’occasion de rencontrer d’autres randonneurs qui seront ravis de partager leur expérience lors d’un dîner sur la table commune.
Voici où nous avons dormi :
Le bivouac avec tente n'est autorisée qu'en des circonstances exceptionnelles : autour des chalets ouverts au public et quand ils sont complets. Le bivouac sans tente est possible en respectant certaines restrictions, dans la Réserve Naturelle de la Haute Chaîne du Jura et la Forêt du Massacre. Renseignez-vous bien en amont.
Tout le nécessaire pour une randonnée itinérante classique de trois jours :
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