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Les gorges de l'Auvézère, au Nord-Est du Périgord, forment un espace naturel d'une étonnante richesse. Ce sous-affluent de la Dordogne a dessiné, au fil du temps, un paysage parsemé d'étangs, de rivières et de landes, qui en font une destination de choix pour la randonnée, mais aussi le cyclisme ou le kayak.
Le printemps venu, Eva Emmanuelidis et ses amis sont partis découvrir cette vallée luxuriante et chargée d'histoire, pour trois jours de randonnée dans les gorges de l'Auvézère à travers les bois et les champs, qui leur réservaient des surprises inattendues, dont une cité architecturale moderniste et une mystérieuse créature cornue...
Retrouvez ici tous nos conseils pour une micro-aventure dans les gorges de l'Auvezère, en partenariat avec le Conseil Départemental de la Dordogne-Périgord.
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Cette rivière torrentueuse fend la haute vallée du même nom, au nord de la Dordogne, dans le Périgord cristallin. Les paysages faits de gorges, de rivières et d’étangs, leur faune et leur flore spécifiques, tranchent avec le reste du département et invitent à la promenade.
Lors d’une courte semaine, ou d’un long week-end, vous aurez le temps de randonner autour de Saint-Mesmin, de découvrir les gorges et les plateaux aux alentours. De nombreux circuits de trail parcourent le secteur et vous pourrez vous doucher gratuitement dans le village en retour.
Si vous êtes plus cyclo, vous suivrez les roues de Lawrence d’Arabie en empruntant le circuit du même nom. Cet itinéraire s’étire le long des routes que l’écrivain, encore étudiant à Oxford, sillonna à vélo l’été 1908 à la découverte de sites historiques et archéologiques. Enfin, sachez que les eaux de l’Auvézère accueillent les kayakistes les plus confirmés.
Depuis plusieurs années, la Dordogne développe la transmodalité afin de permettre à tous d’accéder à cet espace sans forcément utiliser de véhicule individuel.
Depuis Paris, en train, vous mettrez 3 heures jusqu’à Limoges, 4 heures jusqu’à Périgueux. Ensuite, les TER desservent de nombreuses petites gares du département. Des lignes de bus au tarif unique de 2€ permettent d’accéder à la majorité de la Dordogne.
Quant aux liaisons aériennes, les aéroports de Brive-la-Gaillarde et Limoges proposent des vols réguliers pour la capitale tandis que celui de Bergerac est même connecté au Royaume-Uni.
Le climat de la Dordogne est agréable toute l’année, mais les périodes les plus favorables à la randonnée dans les gorges de l'Auvézère vont du printemps à l’automne.
À partir d’avril, les genêts et les fleurs de champs bordent les chemins de couleurs inattendues. En été, les nombreux bois, les clairières et les rivages des cours d’eau et des étangs offrent de véritables havres de fraîcheur entre deux sorties. Dès octobre et durant tout l’automne, les bois et les bocages virent au roux et vous alimentent en champignons de toute sorte.
En Dordogne, l’accueil en gîte est une tradition ancrée depuis des décennies. Nombreux sont les agriculteurs ayant diversifié leur activité et qui proposent de vous loger et de vous faire découvrir les productions locales.
À Saint-Mesmin, en plus de la dizaine de fermes et des trois campings, deux gîtes communaux accueillent les visiteurs. Sur l’aire de camping-car gratuite de la commune, avec douches, le bivouac est autorisé. Le site de la mairie (voir liens utiles), géré par Guy, le maire, et Valérie, est d’une aide précieuse pour vous aider dans l’organisation de votre séjour.
Dans la cité de Clairvivre, huit pavillons d’époque sont à la location saisonnière. Si vous souhaitez camper en pleine nature, veillez à bien vous renseigner sur la réglementation en vigueur.
La haute vallée de l’Auvézère offre des randonnées de très bonne qualité pour les débutants. En quelques jours, nous avons pu parcourir les gorges, les landes et les bocages environnant le village de Saint-Mesmin. Nous avons utilisé trois sentiers PDIPR (Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnées), qui sillonnent la région du nord au sud et d’est en ouest. Ces chemins ont été créés il y a une petite vingtaine d’années afin de préserver le réseau des sentiers ruraux de randonnée et l’environnement les entourant.
Le départ de cette randonnée a lieu à l’étang de Born, dont les rives se colorent de milliers de fleurs de genêt. Nous longeons le plan d’eau, aux abords duquel des familles pique-niquent sur des tables en bois.
L’entrée dans la forêt se fait par un chemin encadré de charmes au tout récent feuillage vert tendre. Peu à peu, la forêt se transforme. Le chemin se perd dans les sous-bois assombris, les jeunes arbres sont progressivement remplacés par leurs aînés couverts d’une mousse vert profond s’étendant sur le sol. Le cœur de la forêt domaniale prend des allures de forêt enchantée. La lumière revient progressivement, et nous nous retrouvons sur un chemin bordé de genêts. Au détour d’un lacet, une rangée de maisons couleur pastel apparaît. Nous voilà projetés un siècle plus tôt, dans la cité de Clairvivre.
La construction de ce gigantesque sanatorium se termine en 1933. Inspiré de l’histoire de sa famille, marquée par la tuberculose, et des théories modernistes, il était un disciple du Corbusier et d’Auguste Perret, l’architecte Pierre Forestier signe ce monumental ensemble aux impératifs hygiénistes. Façon soviétique, les couleurs bonbons des façades tranchent avec la matière des bâtiments, le béton. Au-delà du soin, l’établissement avait pour but d’assurer la réinsertion professionnelle des résidents. Les pavillons familiaux étaient dotés de baignoire, du téléphone et de l’électricité, équipements futuristes pour l’époque. Totalement autonome, la cité disposait de sa propre source, de sa chaudière centralisée et de ses serres et parcelles agricoles, toujours exploitées aujourd’hui. Nous quittons ce lieu, fascinés par son ampleur, son fonctionnalisme et son esthétisme.
Le retour sur Saint-Mesmin est roulant, nous prenons des photos dans les champs blancs de pissenlits, et traversons le hameau du Frugier, aux magnifique toits en tuiles plates anciennes. À l'arrivée, nous croisons le maire. Il nous relate la présence de deux troupeaux de mouflons corses vivant dans les gorges depuis plusieurs décennies. Ils font une apparition matin et soir sur les plateaux alentours afin de se nourrir. Mais notre tentative d’approche au crépuscule reste vaine...
La veille, j’ai repéré sur Dorie, l'application écotouristique du territoire, le Puy des Ages, une des dernières bandes de lande du département.
Le départ du village se fait par un passage bordé de fleurs et de murets en pierre. La première rivière franchie, nous sortons du bois pour parcourir pendant plusieurs kilomètres des collines parsemées d’étangs. Je marche en retrait du groupe sur le chemin quand un 4x4 s’arrête à ma hauteur. Une main sort et me brandit un brin de muguet. « Bon premier mai ! »
Une fois sur la bande de lande, le paysage change radicalement. Entourés de bruyères, de fougères sèches et d’une forêt de bouleaux, nous entamons la traversée de cet espace hors du commun.
Redescendus au bord de l’Auvézère, nous contournons l’ancienne forge du XIXème siècle pour nous reposer sur la clairière au bord de l’eau. Revenus à Saint-Mesmin, le constat est le même que la veille: toujours pas un mouflon à l’horizon.
Dernier jour du week-end et dernière chance d’apercevoir les mouflons. Le maire nous a indiqué leurs lieux de prédilection. Nous quittons le village sous les lueurs de l’aube. Le pont franchi, nous décidons de faire un détour vers un point de vue indiqué sur la carte. Au bout d’un sentier flanqué de genêts, la vue est sublime. Le sol est tapissé de narcisses aux allures de créatures fantastiques et le village se dresse dans la brume sur la colline voisine.
De retour sur la route, nous quittons l’itinéraire, toujours à la recherche des mouflons dans les champs dominant le village. Notre malchance persistant, nous retournons sur nos pas et descendons vers l’Auvézère lorsque, soudain, un léger mouvement sur le côté stoppe net nos discussions.
Une tête et deux cornes dépassent du champ qui nous surplombe. Le mouflon ne nous a pas aperçus et poursuit tranquillement son chemin. Le cœur battant, accroupis dans les hautes herbes, nous avançons doucement pour tenter de prendre une photo du troupeau. Des jeunes à l’écart nous repèrent rapidement. Quelques secondes plus tard, sur un signal connu d’eux seuls, tous détalent dans la forêt. Quelques photos leur seront volées, sans garantie de qualité. Ça nous fera un beau souvenir de notre randonnée dans les randonnée gorges de l'Auvézère.
Ravis, nous remontons au gîte après un passage au Saut Ruban, jolie cascade entourée par deux grandes passerelles permettant de relier les parties du villages positionnées de part et d’autre du cours d’eau. En débouchant du sentier dans le village, un 4x4 arrive en trombe et s’arrête devant nous. Guy, le maire du village, nous apostrophe, l'air ravi « Alors, vous les avez vus ? » Comment a t-il su ? Nous repartirons de Saint-Mesmin avec un mystère de plus !
Si vous logez chez l’habitant, vous aurez besoin d’un équipement léger de randonnée pour la journée :
Pour le ravitaillement, voici quelques pistes :
Pour les pratiquants du vélo, le garage qui se trouve dans la cité de Clairvivre pourra vous dépanner sur de petites réparations.
Retrouvez cet itinéraire et plus d'une centaine d'autres dans nos coffrets Recto Verso©
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