Thématiques
Le massif des Pyrénées est un vrai paradis pour la randonnée, avec des kilomètres de sentiers traversant des paysages exceptionnels et variés.
Parmi eux, le mythique GR® 10 relie la Méditerranée à l’Atlantique, en passant par l'Ariège, considérée comme l'un des passages les plus difficiles de l'itinéraire. Le département, dont près de la moitié du territoire est couvert par le très sauvage parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, offre également de magnifiques randonnées de quelques jours.
Aux premières couleurs de l'automne, Eva et ses amis ont choisi le Tour du Biros. Une randonnée de 3 jours à travers cette haute vallée pyrénéenne, entre paysage de haute montagne, forêts touffues et patrimoine minier.
Découvrez tous nos conseils pour partir sur ce sentier dans ce guide complet, en partenariat avec Ariège Pyrénées Tourisme.
Le Tour du Biros est un GRP : sentier de Grande Randonnée de Pays. Ces itinéraires, plus courts que les GR classiques, ont pour objectif la découverte d’un territoire. Ce sentier emprunte des tronçons du GR® 10 et permet de s’initier en douceur à la pratique de la randonnée en haute montagne, en profitant de magnifiques paysages et de découvertes étonnantes liées à l’histoire minière de l'Ariège.
Le Tour du Biros comprend des variantes proposant des itinéraires de 3 et 5 jours de marche dans les montagnes ariégeoises. Accessible aux randonneurs ayant déjà une première expérience en montagne, et pour les adolescents, il nécessite cependant de prendre les précautions classiques pour marcher en montagne (ne pas partir trop tard, être bien chaussé et équipé…).
Avec 3 jours devant nous pour découvrir la vallée du Biros, nous sommes arrivés un vendredi soir en voiture, depuis les Hautes-Pyrénées.
Depuis Paris, en train, vous mettrez entre 6 et 7 heures pour arriver à la gare de Saint-Girons en journée. L'idéal est de prendre le train jusqu’à Boussens (près de Toulouse) puis un bus jusqu’à Saint-Girons et un autre jusqu'à Bonac, point de départ de la randonnée. Pour cette dernière partie du trajet, le stop fonctionne très bien aussi !
L'Ariège est agréable toute l'année, mais les conditions peuvent être difficiles en hiver, quand le climat montagnard de la région parsème de neige les hauteurs du parcours. Au printemps, les montagnes se couvrent de fleurs et les paysages sont verdoyants. En été, le climat est plus favorable et les températures plus élevées, mais les randonneurs et les orages sont aussi un peu plus nombreux.
De notre côté, nous avons fait la randonnée mi-septembre. Nous avons déjà pu profiter des couleurs de l’automne qui fanaient les paysages, pour notre plus grand bonheur. Cette époque marque aussi le début de la saison des champignons, ainsi que celle du brame du cerf. D'autant plus de raisons d'aller en Ariège !
À noter également que certains hébergements, comme le refuge de l’étang d’Araing, sont ouverts de fin juin à fin septembre.
Les gîtes d’étape et les refuges parsèment tout le parcours du GR® 10.
Les gîtes d’étape sont souvent situés dans de petits villages ou des hameaux. Ils peuvent aussi fournir le couvert, si besoin. Les refuges, eux, ne sont pas accessibles par la route. Ils se situent souvent en haute montagne. Comme les gîtes, les services fournis s’adaptent aux besoins de chacun.
Deux d’entre nous ayant des chiens, ils ont campé à côté du gîte tout en profitant de bons repas chauds. Si vous choisissez cette option, demandez au gardien où monter votre tente afin de ne pas gêner l’atterrissage des hélicoptères qui apportent une grande partie des provisions aux refuges, le reste étant acheminé à pieds. Voilà d'ailleurs pourquoi tous les déchets que vous montez en refuge doivent redescendre avec vous !
Sur le Tour du Biros, nous avons dormi dans 2 gîtes d’étape et un refuge de montagne :
Attention : avec l’épidémie de Covid, vous devez amener vos coussins et sacs de couchages en gîte et en refuge.
Pour ceux qui préfèrent partir en autonomie, en plus des aires de camping près des refuges et des gîtes, vous trouverez des cabanes aménagées tout le long du parcours, parmi lesquelles:
Le bon plan du Tour du Biros, en plus des paysages aériens et des repas délicieux, c’est sa flexibilité. Vous pouvez parcourir ce GRP en 3 à 5 jours.
Un itinéraire à retrouver sur la fiche R.OCC002 de la carte-méthode Recto Verso
En 3 jours, nous avons marché 35 kilomètres avec un dénivelé positif cumulé d’environ 2 300 mètres. L'itinéraire compte quelques rares passages vertigineux et la montée au barrage d’Araing est un peu raide, mais rien de bien difficile. Si vous n’avez jamais fait de randonnée, le Tour du Biros offre une excellente initiation qui vous permettra de profiter de la marche avec des sacs allégés grâce à la présence des gîtes et refuge.
Si vous souhaitez rester plus longtemps dans la région, vous pouvez prolonger votre exploration avec le Tour des Pérics, un circuit de 4 jours, ou bien vous attaquer à la boucle Pass’aran, qui vous permettra de parcourir, en 5 jours très sportifs, les cimes des Pyrénées de part et d’autre de la frontière.
Après une matinée pluvieuse passée à discuter avec Claude de l’histoire des anciens sites miniers, une éclaircie nous décide enfin à partir du gîte d’Eylie. Nous passerons entre les gouttes le reste de la journée. En direction de l’étang d’Arraing, nous longeons un cours d’eau après être passés devant des granges pastorales typiques de la région. L’automne aidant, le chemin couvert de feuilles mortes donne un air de promenade enchantée au début de la randonnée.
Arrivés à une première intersection, nous décidons d’emprunter le pont à droite pour aller pique-niquer à la chapelle de l’Izard. Vous pouvez aussi passer par le chemin de gauche si vous souhaitez arriver plus rapidement au refuge. La chapelle est charmante, la vue magnifique et le taboulé préparé par Nelly délicieux !
Repartis, nous passons par une clairière où vous pouvez faire le plein d’eau, avant de sortir de la forêt. La pente se fait raide et nous cheminons plus lentement. Le paysage se découvre progressivement, jusqu’à l’arrivée au pied du barrage. Tout en pierre, il est spectaculaire. Quand on arrive au refuge, Anoura est en train de mettre en bouteille son vin de myrtille. La tente montée dans l’espace dédié, nous testons les glaces du patron, puis ses liqueurs, puis son vin chaud... tandis qu'il se met à pleuvoir.
La soirée se passe doucement autour d’un repas chaud, en compagnie d’un randonneur lancé sur le GR® 10. Parti d’Hendaye en août, il rejoindra Banyuls après 1 100 kilomètres de marche !
Le petit déjeuner pris, les pique-niques emballés, nous repartons vers le barrage mais au lieu de descendre vers la vallée, nous franchissons la crête d’en face qui va nous mener au site minier de Bentaillou. Nous décidons alors de faire un aller-retour au pic de l’Har. Nous montons dans la brume mais ne le regrettons pas : arrivés au pic, les nuages restent bloqués dans la face sud et la vue sur l’étang et les crêtes longées quelques minutes plus tôt est incroyable.
{{bloc-newsletter}}
Lors de la descente vers les mines, au milieu des herbes jaunies et des parois de roches noires, le site de Bentaillou se dévoile. Plus important site minier du fond de vallée, il a fonctionné entre les milieux du XIXe et du XXe siècle. Afin d’extraire le plomb et le zinc qui ont longtemps fait vivre la région, plus de 300 mineurs, dont beaucoup d'immigrés, restaient sur place, dans des conditions de vie et de travail extrêmement difficiles.
Après une rapide exploration du site (attention, ce n’est pas sécurisé), alors que nous suivons le chemin en contrebas, un aboiement nous arrête. Un patou garde un troupeau de brebis, étalé au milieu du chemin. Avec nos deux chiens, nous préférons contourner le gardien qui n’a pas l’air joueur, en empruntant un chemin un peu plus bas. Le reste de la randonnée se fait sans encombre et nous quittons quelques minutes plus tard l’étage montagnard pour se retrouver au milieu des bois aux couleurs de l'automne.
Arrivés au gîte, Nelly prépare une croustade aux pommes. Les copains repartent vers les Hautes-Pyrénées et nous échangeons nos impressions avec Claude sur les anciennes exploitations minières.
Aujourd’hui, nous finissons notre Tour du Biros par une étape plus forestière, avec peu de dénivelé. Au lever du soleil, nous entamons notre progression vers le relais montagnard de Bonac en empruntant la variante GR® 10E. Nous entrons dans la forêt, dont nous n’allons ressortir qu’une heure plus tard, ravis, avec un sac plein de champignons.
Le sentier se couvre de fougères et de bruyères, avant que le brouillard ne nous encercle sur plusieurs kilomètres. Il ne se dissipera pas jusqu’à la dernière forêt, qui descend vers le bourg. Le chemin couvert d’un tapis de feuilles oranges rend l’atmosphère magique. Arrivés au joli village de Bonac, nous passons à droite de la Vierge pour rejoindre le relais montagnard, ultime étape de notre randonnée.
Sur la route du retour vers les Hautes-Pyrénées, la boulangerie à l’entrée du village de Castillon nous ravitaille en croustades, spécialité locale. Quelques heures et une douche brulante plus tard, je prépare le menu de ce soir grâce à nos trouvailles ariégeoises : pieds de champignons frits, girolles, pieds de moutons sautés, omelettes aux têtes de bolets et croustade aux myrtilles.
Vous aurez besoin d’un équipement classique de randonnée sur 3 jours :
En dormant dans les gîtes et les refuges, vous n’aurez besoin d’amener que les sacs de couchage (obligatoire en temps de COVID). Mais si vous prévoyez de bivouaquer, vous aurez besoin d’un sac un peu plus important pour y mettre :
Retrouvez cet itinéraire et plus d'une centaine d'autres dans nos coffrets Recto Verso©
Partager
Thématiques
Partager