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Quatre semaines, quatre aventures, quatre régions. Le 19 juin débutait le Recto Verso Tour. Après la Bretagne, l'Occitanie et la PACA, nous bouclons ce tour de France de l’aventure par le Grand-Est, avec cinq jours de bikepacking dans les Vosges.
Tentes et duvets bien accrochés, on vous emmène pédaler dans le Parc naturel régional des Ballons des Vosges, où nous attendent des cols mythiques du Tour de France – le vrai –, de magnifiques lacs près desquels bivouaquer, mais aussi des rencontres chaleureuses et des repas généreux.
Le Recto Verso Tour est rendu possible grâce à nos partenaires, qui nous ont permis de nous équiper (Columbia), de nous guider (Komoot) et de créer de belles images (Fujifilm). Merci à eux.
Nous avons organisé notre aventure en bikepacking dans les Vosges en suivant pas à pas la méthode Recto Verso, selon nos envies de départ :
En consultant la fiche région Grand-Est et la carte des massifs montagneux au verso, notre regard s'est rapidement porté sur les Hautes-Vosges, englobées par le Parc naturel régional des Ballons des Vosges. Après avoir visité les Vosges du Nord en rando, parcourir les Vosges du Sud à vélo semblait tout indiqué.
Nous avons choisi de dessiner une boucle à partir de la ville de Thann, facilement accessible en train et entourée de points d'intérêt, selon la carte Recto Verso : le Lac Blanc (n°335), le Grand Ballon d'Alsace (n°337) – point culminant de la région – ou encore le Petit Ballon (n°338).
Nous les avons entrés sur Komoot – dont vous retrouverez une présentation plus détaillée dans la suite de cet article. L'application nous a proposé des itinéraires que nous avons ajustés selon les spots de bivouac potentiels, notre niveau et nos envies : des étapes tranquilles et accessibles, pour profiter plutôt que de foncer la tête dans le guidon. À Louis, maillot jaune des Others, et Alexandra encore jamais partie en gravel, se sont ajoutés Mathieu Pellerin à la photo, dont c'est aussi le baptême, et Jean-Baptiste Delorme à la vidéo, expert quant à lui du bikepacking "léger mais confort".
Avec vingt-sept réserves et six parcs naturels, la nature n’est pas ce qui manque dans le Grand-Est. Parmi ces aires protégées, le Parc naturel régional des Ballons des Vosges s’organise autour des Hautes-Vosges. Leurs sommets arrondis, les fameux « ballons », font obstacles aux perturbations océaniques et offrent des conditions propices au développement de vastes forêts qui couvrent les deux tiers du parc.
Dans cette océan de verdure ponctués de nombreux lacs, on peut avoir la chance de croiser des chamois, des faucons, des chevreuils, des loups gris, des lynx, et surtout des cigognes, maîtresses du royaume. Si ces oiseaux emblématiques de la région se faisaient rares ces dernières décennies, ils y prospèrent de nouveau grâce à différentes initiatives comme des espaces spécialement aménagés pour qu'ils puissent nicher.
Avec ses dénivelés relativement accessibles, ses terrains variés et l'ombres des forêts, les Ballons des Vosges offrent un terrain de jeu idéal pour le bikepacking. De belles routes (Route des Crêtes, Route des Vins) en pistes cyclables, véloroutes (l’EuroVelo6 traverse le massif) et voies vertes, de chemins caillouteux en pentes escarpées pour les amateurs de VTT, le Massif des Vosges a été labellisé “Terre de cycliste” par la Fédération Française de Cyclisme. Mais attention : on compte tout de même 14 sommets de plus de 1 300 mètres d’altitude et des cols parmi les plus difficiles du pays, bien connus des amateurs du Tour de France, comme la montée du Ballon d’Alsace et La Planche des Belles Filles.
Une destination idéale pour le vélo qu'il convient de parcourir – on compte sur vous ! – dans le plus grand des respects : afin de participer à la préservation de la faune sauvage, le Parc naturel des Ballons des Vosges et ses partenaires ont développé des "zones de quiétude"afin de rappeler les bonnes pratiques à adopter aux amateurs de sports de nature, parmi lesquelles :
Avant de partir, consultez et signez également le Code de l’Aventure Responsable.
Le tracé de l'étape sur Komoot : le tour des Ballons des Vosges, jour 1
Arrivés en fin de matinée, on débute l'aventure... par des mauricettes, petits pains briochés typiques. De quoi prendre des forces pour attaquer la première montée. En haut, un premier panorama sur les Ballons des Vosges s'offre à nous. On y est. Redescendus au village de Bourbach-le-Haut, on avale une tarte flambée avant de reprendre la route sur une piste cyclable paisible, entourés par les cigognes. L'Alsace, la vraie ! Une pente à 15 % nous mène difficilement vers le lac du Neuweiher. On s'était promis de ne pas pousser les vélos cette fois-ci, c'est raté. On trouve un spot parfait au bord de l'eau pour le challenge du soir : monter le bivouac.
Le tracé de l'étape sur Komoot : le tour des Ballons des Vosges, jour 2
Challenge du matin : que tout rentre de nouveau dans les sacoches. Après un petit-déjeuner à l’auberge du lac, on repart sur-motivés pour s'enfoncer dans la forêt, où il faut vite mettre pied à terre. On ne va pas commencer à pédaler dans les montées ! Ni dans les descentes, d'ailleurs : le terrain est particulièrement accidenté. On croise un magnifique refuge non-gardé dont les Vosges ont le secret. L'heure tourne, il faut filer. Une montée infernale nous permet d'arriver à l’Auberge du Grieb pour manger... à 17h00. On repart repus sur la mythique route des Crêtes dans la lumière du soir. Plus loin, on rencontre Patrice, cycliste passionné et gardien du refuge du Hus. Il nous invite à bivouaquer à proximité, on accepte volontiers.
Le tracé de l'étape sur Komoot : le tour des Ballons des Vosges, jour 3
Plus efficaces que la veille pour remballer notre campement, on reprend la route des Crêtes dans la matinée avant de nous arrêter dans une ferme-auberge pour déjeuner. Ravi de nous accueillir, le gérant nous parle de la région et des problèmes de fréquentation. Trois heures plus tard, on repart vers le village du Vatin, puis le Col du calvaire, qui porte bien son nom. Lac Blanc, Lac Noir, Lac du Forlet : c'est le thème de la journée. On dîne en compagnie d'un couple qui nous confie leurs meilleures adresses et, face au ciel rouge-orangé, leurs inquiétudes quant au climat et au feux qui menacent la forêt. Alors qu'on cherche un spot pour bivouaquer, un monsieur nous propose de nous installer dans son jardin. Décidément, l'hospitalité locale est difficile à égaler !
Le tracé de l'étape sur Komoot : le tour des Ballons des Vosges, jour 4
La journée commence "en toute légèreté" avec des omelettes au lard et au Munster à l'auberge de la veille. Heureusement, on débute par une descente sur des chemins caillouteux mais roulants. Après un passage au Lac Vert, on retrouve la forêt où s'enchaînent les lacets. Voilà déjà Munster au loin. Il fait très, très chaud et une étape difficile nous attend : le Col du Petit Ballon, soit 10 kilomètres de montée entre 7 et 10 %. – le Tour de France Femmes y est passé cette année. La plus belle vue de l'aventure nous attend au sommet : tout le massif des Vosges, ses Ballons, ses villages, et même la Forêt-Noire allemande à l'horizon. Pas de bivouac ce soir, on dort à la ferme-auberge du Rothenbrunnen, après un bon dîner au dessus de l'étable et aux chants d'une chorale.
Le tracé de l'étape sur Komoot : le tour des Ballons des Vosges, jour 5
Frais et reposés après une nuit dans un lit, on profite d'un dernier petit-déjeuner alsacien. Il ne faut pas traîner aujourd'hui, le train nous attend à Thann en fin d'après-midi. On avale les kilomètres sur des sentiers tranquilles agrémentés, bien sûr, de quelques montés. On coupe par les vignes pour rejoindre la route des vins d'Alsace qui traverse des villes typiques comme Guebwiller. Après un bon plat de Spätzle et une ultime tarte aux myrtilles, notre aventure en bikepacking dans les Vosges se termine en beauté, sous une véritable haie d'honneur formées par des dizaines de cigognes perchées.
Comme pour l'ensemble des aventures du Recto Verso Tour, nous avons opté pour le train afin de rejoindre les Vosges depuis Paris, en passant par Mulhouse (3 à 4 heures de trajet). Mulhouse est également accessible en ligne direct depuis Strasbourg, Lyon, Montpelier et Nice.
Les deux-roues sont acceptés gratuitement dans le TGV Lyria (qui relie la France à la Suisse) à condition d'être démontés (roues avant et arrière) et protégés d'une housse spéciale (ou d'un sac poubelle de 300 litres). Munissez-vous de straps ou serre-flex pour maintenir le tout et arrivez une bonne demi-heure avant le départ du train pour vous préparer sans stresser.
Le transport d'un vélo est autorisé dans le tram-train, qui est même équipé de porte-vélos, si l'affluence le permet. En revanche, le réseaux de bus local n'accepte pas les deux-roues.
Choisir de de bivouaquer plutôt que de s'arrêter dans des refuges ou des gîtes impacte le matériel nécessaire mais aussi la préparation de l'itinéraire. Nous avons ainsi commencé par vérifier la réglementation du bivouac et camping sauvage en vigueur dans les Vosges. Le bivouac y est autorisé pour une nuit seulement, du coucher au lever du soleil, à l'exception des réserves naturelles et sites protégés. N'hésitez pas appeler les offices de tourisme pour vous renseigner sur les lieux les plus adaptés. Il est aussi possible de camper à proximité des fermes-auberges et des refuges avec l'accord préalable des propriétaires.
L'un des plus gros challenges pour planter sa tente étant de trouver une surface plane (ce qui n'est pas évident quand on explore un massif montagneux !), nous avons vérifié l'état du relief en amont sur des cartes IGN. Il suffit de lire les courbes de niveau : plus les traits sont rapprochés, plus vous dormirez à la verticale – ce qui n'est pas recommandé ! Une fois sur place, évitez aussi les creux qui peuvent se transformer en baignoires par temps de pluie.
Si le bivouac ne vous tente pas ou que la météo se montre un peu trop difficile, il existe d'autres options pour dormir :
Partir en bikepacking demande un peu d'organisation et d'équipement pour parvenir à allier confort et légèreté. L'avantage de voyager à quatre est de pouvoir se répartir le matériel de bivouac. Nous avons aussi choisi de passer par de nombreux villages pour nous ravitailler en journée et de manger dans les auberges plutôt que de transporter de la nourriture (mis à part quelques lyophilisés et barres).
Prenez le temps de choisir vos sacoches et votre équipement personnel en les essayant "en position" avant de partir, et n'hésitez pas à faire et défaire plusieurs fois votre chargement pour être rodés à l'exercice une fois sur place.
Retrouvez davantage de conseils pour partir en itinérance à vélo dans notre l'article Recto Verso Tour : 6 jours de gravel en plein cagnard à travers l’Occitanie.
Komoot est l'application que nous utilisons pour organiser nos aventures. Facile à prendre en main, elle permet de planifier son itinéraire dans les moindres détails tout en gardant la possibilité d'adapter ses plans à chaque instant. Sa communauté grandissante offre aussi d'innombrables suggestions de circuits, avec des photos, toutes les infos techniques et les points d'intérêt à ne pas manquer.
Pour une aventure en bikepacking sur plusieurs jours, sélectionnez sortie gravel, cyclisme sur route ou même cyclotourisme, et le planificateur affichera d'abord les surfaces adaptées à votre vélo et les itinéraires qui vous conviennent (pistes cyclables paisibles, routes goudronnées peu fréquentées, superbes pistes de gravier ou pistes cyclables officielles). Étudiez ensuite les Incontournables, des points d’intérêt signalés en rouge : panorama, curiosité, spots de camping, café-vélo... Nous aimons en inclure deux ou trois par étape, histoire de se motiver toute la journée sans surcharger le programme et devoir faire des détours.
Une fois votre itinéraire planifié sur la carte, Komoot affichera des informations détaillées sur celui-ci comme le profil d’élévation, le type de surface ou les passages dangereux à chaque étape du parcours. Si l’aventure, par définition, réserve toujours quelques surprises, mieux vaut savoir ce qui nous attend dans les grandes lignes, afin de partir avec le matériel adapté, et surtout l'esprit tranquille.
Une étape un peu trop ambitieuse, une blessures, une météo capricieuse ou une belle rencontre : il est parfois nécessaire de modifier son itinéraire. En quelques clics, Komoot vous propose des alternatives. L'onglet Découvrir permet aussi de trouver des tracés à proximité ainsi que ceux réalisés par vos amis.
Bonus : l'application permet de télécharger ses itinéraires pour les consulter en mode hors-ligne. Un énorme avantage, notamment pour partir en bikepacking dans les Vosges, où le réseau est souvent absent.
Retrouvez cet itinéraire et plus d'une centaine d'autres dans nos coffrets Recto Verso©
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